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Le permis biométrique n’est pas encore le permis à points

4 juin 2018 - 12 h 10 min

Le 2 avril dernier, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire avait lancé, à partir d’Alger, l’opération de délivrance du permis biométrique dans le cadre du processus de dématérialisation de l’administration. Cette terminologie a toutefois semé la confusion dans l’opinion publique par rapport au permis à points.

Ce n’est pas le permis à points qui est entré en vigueur, mais seulement le permis biométrique. Ce dernier est muni d’une puce qui servira de support au système de permis à points lorsqu’il sera opérationnel.

Son lancement se fera encore attendre longtemps et «sa généralisation n’est pas pour demain, car cela nécessite différents équipements», a précisé un expert en sécurité routière ayant pris part à la conférence organisée le 8 mai par le ministre de tutelle aux fins d’évaluer le coût des accidents de la route.

Notre interlocuteur, qui a préféré garder l’anonymat, explique que la mise en service d’un tel dispositif est «tributaire la révision de tout le système de sanctions : retrait de points en cas d’infraction ou délit routier au lieu du retrait immédiat du permis actuellement en fonction, automatisation du système dont un équipement spécifique, base de données des permis de conduire et base de données des cartes grises, formation des gendarmes et policiers ainsi que leur dotation d’appareillages spécifiques pour défalquer en temps réel les points.

Aussi, l’agrément des centres qui assureront la formation des conducteurs en vue de la récupération des points perdus, ainsi que des textes d’application». Il est vrai que le cadre juridique et l’installation de la délégation nationale de la sécurité routière (annoncée à la fin de l’année 2016) ne sont pas prêts.

De l’aveu même de la tutelle, «des commissions interministérielles regroupant les ministères de l’Intérieur, des Transports et des Travaux publics œuvrent à la définition de l’aspect juridique de cette opération ainsi que des missions de la délégation nationale de sécurité».
Donc deux aspects, peut-être les plus importants, ne sont pas encore finalisés, ce qui ne va pas accélérer la mise en service du permis à points.

La lutte contre les accidents de la circulation se retrouve ainsi écornée. «Le permis à points n’est ni la panacée ni la solution miracle. Avancer qu’il résoudra la situation actuelle est chimérique. Cependant, son application est fortement souhaitée dans la mesure où il a un caractère plus ou moins pédagogique : pour des excès de vitesse qui dépassent de 5 km la limitation, il est plus logique et équitable de défalquer quelques points que de retirer immédiatement le document.

Malheureusement, si son retrait direct avec tous les désagréments causés n’a pas réussi à diminuer “les ardeurs” de nos chauffeurs, on peut légitimement penser que le seul risque de retrait de quelques points ne favorisera pas plus un comportement discipliné de ces mêmes conducteurs», commente notre expert, qui souligne que «la gestion du problème des accidents de la route et bien sûr de sévir, même si l’essentiel est ailleurs, dans la gestion de l’humain, actuellement marginalisé».

Certificat de conducteur professionnel

Concernant à juste titre l’élément humain, les conducteurs sont désormais soumis à une formation de deux semaines pour l’obtention du certificat de conducteur professionnel. Une obligation que les concernés — chauffeurs de bus et de poids lourds — doivent accomplir d’ici août 2018 en payant de leur poche ses frais qui sont estimés à 45 000 DA.

«La formation de notre première promotion a débuté en février. Elle se déroule sur 15 jours qui peuvent s’étaler sur deux mois, selon la disponibilité des conducteurs, avec un volume horaire de 72 heures pour les conducteurs de camions et 71 heures pour les chauffeurs de bus.

L’affluence est pour le moment encore timide», selon Noureddine Mansouri, gérant du centre de formation Raïd à la cité Zouaghi. Des propos confirmés par notre source : «Tous les chauffeurs professionnels sont concernés, y compris les chauffeurs de taxi. Cette formation est le minimum qu’on puisse exiger des routiers. Face à leur réticence, l’Etat se doit de montrer son autorité !

Quant aux délais, la notion de temps est tellement élastique chez nous qu’il suffit de se référer chronologiquement aux déclarations des pouvoirs publics annonçant successivement la mise en service du permis à points, le “mouchard”, la carte grise électronique pour comprendre le sens de l’expression: doucement le matin et pas trop vite le soir !» Il en est ainsi une batterie de mesures qui se met en place progressivement pour circonscrire l’hécatombe des accidents de la route dont certains relais augurent de leur efficacité avant même qu’elle soit effective dans sa totalité.

Pour notre spécialiste, qui a de tout temps appelé à traiter le problème avec une approche scientifique, les statistiques fournies annuellement concernant la baisse des accidents restent sujettes à interrogations : «Comment peut-on passer de 4610 morts en 2015 à 3639 en 2017 sans expliquer clairement et scientifiquement cette baisse ?

Soit on aura été meilleur que tous les pays développés qui mettent des décennies à atteindre ces résultats, soit ces chiffres sont erronés en raison de la diversification des sources (police, Gendarmerie nationale, Protection civile, hôpitaux) et l’absence d’un système de centralisation des données qui fait que l’OMS nous attribue 9200 morts pour 2015. A préciser que pour cet organisme, tout blessé qui décède dans le mois qui suit l’accident est comptabilisé dans la case des tués».


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