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MALFAÇONS ET DÉFAUTS TECHNIQUES, Des risques majeurs au quotidien

6 mars 2017 - 9 h 30 min

La visite effectuée jeudi 2 février par le ministre des Transports et des Travaux publics sur les chantiers de réfection et de réhabilitation de l’autoroute Est-Ouest au niveau de la wilaya de Bouira-plus précisément sur la section des communes de Djebahia et Aïn Turk- nous renvoie immanquablement à toutes les malfaçons, les insuffisances techniques, les réévaluations et les surcoûts dont ont souffert un grand nombre d’ouvrages et d’infrastructures publiques réalisées pendant les années de l’aisance financière. Souvent, les responsabilités sont partagées entre les bureaux d’études, l’entreprise de réalisation (ou le groupe d’entreprises) et l’administration qui a commandé les travaux (maître de l’ouvrage).

Si l’autoroute a régulièrement fait parler d’elle, malheureusement pour être décriée, jusqu’à marquer sa présence même dans les tribunaux, elle n’est, en fait, que la partie visible de l’iceberg, montagne de glace dont la partie immergée contient assurément beaucoup d’autres scandales où la dilapidation des deniers publics, la mauvaise gestion et la corruption sont les « valeurs » les mieux partagées. Le trou de l’autoroute de Ben Aknoun, qui avait « avalé » près d’une dizaine de voitures en novembre dernier, les inondations qui installent leur « fatalité » dans la ville nouvelle de Ali Mendjeli et ailleurs, les explosions affectant la plate-forme pétrochimique de Skikda et d’autres « accidents » encore, naturels et industriels, disent pour les Algériens les efforts qui restent à accomplir pour réaliser les ouvrages d’infrastructure et les équipements publics dans les normes et pour veiller, selon les règles techniques exigibles en la matière, aux entretiens des plateformes industrielles.

Péril sur la sécurité des personnes et des biens

En considérant les bureaux d’études et agences de consulting, allant des modestes boîtes assistant les agriculteurs dans le montage de projets à faire financer par les banques, jusqu’aux établissements de renom se chargeant de l’études des grands projets d’infrastructures (autoroutes, barrages hydrauliques, grands transferts d’eau,…), en passant par les boîtes d’envergure moyenne (études de lignes électriques de basse et moyenne tensions, raccordement de villages ou quartiers au gaz naturel , ouverture de chemins communaux ou vicinaux, réseau AEP, réseau d’assainissement,…), l’Algérie est censée avoir une expérience suffisamment longue pour pouvoir dégager les grandes lignes de forces et les zones de faiblesses de ce qui est habituellement appelé « études de projets ». Ernest & Young, GTZ, Tecsult-canada, CENEAP, CNERU et d’autres noms ou acronymes, aussi séduisants les uns que les autres, sont devenus depuis au moins deux décennies, les partenaires presque obligés des pouvoirs publics qui commandent des études pour des projets à réaliser. Pour certains projets, les mêmes bureaux qui ont effectué les études sont sollicités pour réaliser le suivi sur le terrain et assister le maître de l’ouvrage dans la procédure de réception des travaux. Il se trouve que certains de ces bureaux ont mal suivi les chantiers de travaux ou fermé les yeux sur la qualité médiocre de certains matériaux (ciment, rond à béton) ou sur la fraude affectant les quantités de ces mêmes matériaux, comme cela a été constaté après le séisme de Boumerdès, où des bâtiments ont été fauchés à partir de leurs piliers de base insuffisamment dosés. À la vérité, vu la multiplicité des intervenants en la matière (quelques établissements nationaux et une multitude de bureaux étrangers auxquels l’Algérie est devenue même familière), et au regard du contexte de leur intervention, il n’est pas toujours aisé de porter un jugement définitif sur la validité du travail qu’ils ont accompli. Cependant, des failles que l’on ne peut dissimuler sont apparues dans plusieurs études commandées par l’État et ses structures déconcentrées. Plus tard, dans les ouvrages réalisés, apparaissent aussi bien des défauts immédiats, visibles à l’œil nu, que ce qui est appelé dans le jargon des contrats publics des « vices cachés », qui ne seront visibles que plus tard, pouvant mettre en péril la vie des utilisateurs de l’ouvrage ou de l’équipement en question.

Corruption

Le déficit d’études géotechniques, ou parfois l’arnaque dans les procédés d’analyse de laboratoire, ont conduit à de graves défauts techniques dans la construction d’immeubles, d’infrastructures publiques ou d’autres ouvrages destinés à un usage quotidien par le public. Le scandale du stade du 5 juillet- devenu une véritable piscine après quinze minutes d’une pluie normale pendant un match de football- demeure encore dans les esprits. Les onéreuses réparations dont il a bénéficié jusqu’en 2015 ne l’ont pas encore habilité à abriter des rencontres. Il en est de même de certains ouvrages (voiles en béton, diguettes, grands ouvrages en gabion, dérivation de certains cours d’eau,..), lancés par le gouvernement depuis les dramatiques inondations de Ghardaïa en 2008, pour lutter contre les inondations dans les villes. L’inefficacité de certains ouvrages s’est révélée au grand jour dès les premières pluies d’automne. Le gouvernement, face aux questions qui lui sont adressées par les députés de l’APN au sujet des réévaluations répétitives des projets et des surcoûts qui en découlent- valant parfois plus de cinq fois l’autorisation de programme initial-, ne trouve aucune justification, si ce n’est la sempiternelle réponse d’études « non maturées »; réponse par laquelle le gouvernement se mord quelque part la queue et se lance dans des lapalissades qui ajoutent de l’eau au moulin des détracteurs de la politique du gouvernement sur le plan de la maîtrise de projets. Malheureusement, les conséquences des failles techniques, immédiates ou avec effet retard, affectant les ouvrages bâtis ou les équipements construits, sont subies avec une fréquence dramatique par les usagers au cours de ces dernières années. Visiblement, c’est tout le processus de validation technique des projets et du suivi sur le terrain qu’il y a lieu de revoir de fond en comble, avec un œil rivé sur le phénomène de corruption qui a privé plusieurs projets de leurs performances techniques.


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