LES LICENCES D’IMPORTATION NON ENCORE ACCORDÉES Automobile : le spectre de “l’année blanche” se confirme

Même si le gouvernement délivre des licences rapidement (fin septembre), les concessionnaires ne pourront pas sauver l’année.

Les licences d’importation de véhicules au titre de l’année 2017 n’ont pas encore été accordées. Et elles ne le seront, visiblement, pas de sitôt. En effet, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, vient d’indiquer que le dossier des licences d’importation de véhicules est programmé à l’étude, mais n’a pas encore été examiné par son département ministériel. Cette déclaration faite par le ministre du Commerce jeudi à Djelfa lors d’une visite d’inspection dans la wilaya, renvoie à ce qui a déjà été écrit par Liberté, à savoir que l’année 2017 sera une année blanche pour les concessionnaires automobile en termes d’importation de véhicules. Même si le gouvernement délivre des licences rapidement (fin septembre), les concessionnaires ne pourront pas sauver l’année. Les délais de livraison sont généralement de trois à quatre mois, entre la commande et la réception de la marchandise. Si vous commandez en octobre, il faudrait attendre le début de l’année, pour réceptionner les véhicules.
En 2016, les licences d’importation de véhicules ont été délivrées début mai et certains concessionnaires ont attendu jusqu’à début 2017 pour recevoir les voitures. Outre le problème des délais, les concessionnaires seront confrontés cette année à la baisse drastique des quantités de véhicules à importer. Cette situation a fait que les achats de voitures à l’étranger par les particuliers explosent. Durant les cinq premiers mois de l’année 2017, ces achats ont atteint le montant de 530,80 millions de dollars, selon les Douanes. Ces véhicules, importés directement ou via les licences d’ancien moudjahid, sont souvent mis en vente sur le marché à des prix exorbitants. Les nouveaux importateurs profitent de la situation de pénurie de véhicules neufs sur le marché automobile. Ce retard va encore accentuer la pression sur les concessionnaires. Il était question que le précédent gouvernement annonce la libération des licences d’importation de véhicules neufs pour le 23 août 2017. Le contingent 2017 qui devait être annoncé en février dernier par l’ex-ancien Premier ministre (Abdelmalek Sellal) avant que son successeur ne décide de tout bloquer et de revoir la configuration du secteur. Le nouveau gouvernement, avec Ahmed Ouyahia à sa tête, semble vouloir encore changer de feuille de route sur le dossier  au grand dam des acteurs de la distribution automobile qui ont vu leurs activités péricliter, avec les lots de licenciements et fermetures d’affaires enregistrées depuis deux ans déjà.  Avec l’absence d’importation des véhicules neufs, le blocage des projets d’unités d’assemblage et le fonctionnement au ralenti des usines existantes, le secteur de la distribution automobile inquiète au plus haut point.
Outre les licences d’importation de véhicules, le ministre du Commerce a évoqué, lors de sa visite à Djelfa, la liste des produits soumis au régime des licences d’importation. Si, comme ses prédécesseurs, Mohamed Benmeradi évoque le possible élargissement de cette liste à d’autres produits, il souligne, et c’est une nouveauté, que son département ministériel travaille en collaboration avec d’autres secteurs concernés, dont l’agriculture et l’industrie notamment, en vue d’examiner la possibilité de retirer certains produits et contingents de cette liste. Dans le seul souci de réduire les importations, le gouvernement avait décidé de réduire les importations là où il peut. Résultat : 22 produits ont été soumis aux licences sans qu’il y ait un raisonnement clair en matière de choix de ces produits. En évoquant l’éventualité de retirer certains produits et contingents de la liste, les pouvoirs publics donnent l’impression d’opter pour une nouvelle stratégie en matière de choix des produits à soumettre aux licences.