Elles sont nombreuses à exercer cette activité à risque, Des femmes «chauffeurs clandestins» dans les rues d’Alger

22 février 2017 - 8 h 24 min

Au centre de la capitale ou dans les quartiers de la périphérie, elles sont présentes et proposent leurs précieux services.

Les chauffeurs clandestins sont partout à Alger. Prendre un taxi ou un transporteur clandestin est devenu quasiment pareil pour bien des usagers. Le phénomène n’étonne plus personne et tend à prendre une autre allure. Les femmes chauffeurs clandestins, se mettent de la partie et nombreuses sont celles qui épousent cette activité, malgré tous les risques et dangers qu’elles encourent. Au centre de la capitale ou dans les quartiers de la périphérie, elles sont présentes et proposent leurs précieux services.

Si certaines d’entre elles travaillent grâce au bouche à oreille ou avec une clientèle sélectionnée, d’autres n’hésitent pas à concurrencer les hommes et à courir les rues à la recherche d’éventuels clients. Seul compte l’argent à gagner. Certaines d’entre elles sont au chômage, d’autres sont travailleuses et recourent à cette activité pour arrondir leurs fins de mois. «Il y a des femmes âgées, des célibataires et des femmes mariées. La vie est chère, alors pourquoi ne pas rentabiliser son véhicule», s’interroge Lynda G., charmante jeune fille, célibataire, qui dit ne pas comprendre l’étonnement de certains de voir une femme exercer cette activité.

Elle, elle l’exerce depuis des années, ce qui lui a permis de rembourser le prix sa voiture, achetée avec facilité de paiement, subvenir à ses besoins et se permettre des vacances en été. Lynda n’a pas froid aux yeux, elle propose elle-même ses services à des gens, même des inconnus qui attendent le passage du bus ou d’un taxi. «Je préfère transporter des femmes, mais je n’hésite pas à prendre des hommes aussi, pourvu qu’il n’aient pas de drôle de tête.

A ce jour, je n’ai jamais eu de problèmes, bien que je suscite toutes les curiosités», conclut-elle, souriante. Une autre femme, administratrice dans une société privée, percevant 20 000 DA par mois, dit ne pas perdre son temps. Elle s’appelle Fadila, travaille de 9h à 16h chez son «radin d’employeur». Avant et après les heures de bureau, elle est «chauffeur au noir». «Je tiens à mon poste pour la sécurité sociale, mais l’essentiel de mon argent je le tire de ma deuxième activité», explique-t-elle.

Elle dit travailler avec des connaissances et elle s’arrange pour satisfaire tous ses clients. «Quand je suis débordée par la demande ou que je suis dans l’impossibilité de me déplacer durant les heures de travail, j’appelle une autre amie, elle, aussi chauffeur clandestin». Selon des témoignages, de plus en plus de femmes s’intéressent à cette activité. «On les connaît au sein des quartiers où elles habitent et on fait appel à leurs services», raconte une mère de famille.

Elle affirme que «durant l’été dernier, c’était une voisine qui la transportait, en famille, à la plage de Sidi Fredj et revenait vers 22 heures la récupérer. Nous nous sommes entendus sur le tarif. Elle était ponctuelle et compréhensive, mieux que les hommes», ironise-t-elle, souriante. L’on apprend que d’autres femmes, plus investies dans cette activité, font même des longs trajets, en assurant le transport vers d’autres wilayas. Un phénomène, si l’on est un, qui fait grincer des dents, que ce soit des chauffeurs clandestins hommes, ou des «taxieurs», qui voient un autre concurrent «informel» entrer dans l’arène, mais sans faire beaucoup de bruit.

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