Transport aérien Nouvelle zone de turbulences à Air Algérie

7 janvier 2018 - 13 h 32 min

Suite à la non-satisfaction des exigences de performance des autorités chinoises, la compagnie nationale ne pourra pas prétendre, pour une autre période, à des vols supplémentaires à destination de Pékin ou d’une quelconque autre ville chinoise.

La compagnie aérienne Air Algérie a subi une nouvelle épreuve après la sanction que lui a infligée l’administration de l’aviation civile chinoise, «The Civil Aviation Administration of China (CAAC)» qui lui a notifié, avec plusieurs autres compagnies, une interdiction de programmer de nouveaux vols à destination de la Chine jusqu’à fin mars 2018. Selon le site «flight global», la CAAC reproche à Air Algérie la «non-satisfaction des exigences de performance». Et cela ne veut pas dire que l’interdiction sera levée à cette date (fin mars).

Si les problèmes invoqués par l’administration de l’aviation civile chinoise ne sont pas résolus, la compagnie nationale ne pourra toujours pas prétendre, pour une autre période, à des vols supplémentaires à destination de Pékin ou d’une quelconque autre ville chinoise. Air Algérie a lancé, en février 2009, la liaison directe entre Alger et Pékin d’une durée de onze heures, la deuxième lancée dans le segment long courrier après celle de Montréal (Canada).

Cela risque de porter atteinte à l’image de la compagnie, qui doit aller vers des réformes profondes et douloureuses. La compagnie n’est certes pas en faillite, mais a de sérieux problèmes financiers. Une lettre a été adressée aux travailleurs datée du 19 novembre dernier par Bakhouche Alleche, PDG d’Air Algérie, pour les sensibiliser à fournir plus d’efforts et pour tirer la sonnette d’alarme.

Car il s’agit plus que jamais d’assurer la pérennité des emplois et de l’entreprise. «La mission que j’ai reçue est d’essayer de remettre cette entreprise sur les rails», a-t-il déclaré à plusieurs reprises. Il y a des contraintes majeures dont la plus importante est une concurrence féroce et massive (27 concurrents étrangers, y compris des lowcost), sur le marché France, il y a 7 concurrents. Les tarifs sont tirés vers le bas. Le réseau domestique représente 39% de l’activité et ne génère que 9% du chiffre d’affaires.

A chaque fois, les syndicats demandent des augmentations de salaires. «Ils sont dans leur rôle, sauf que l’entreprise ne peut pas donner ce qu’elle n’a pas. La situation financière actuelle ne peut pas tolérer des augmentations de salaires. Il y a déjà eu augmentation des pilotes et des PNC selon un échéancier bien établi. Nous sommes en train de voir avec les deux syndicats dans quelle mesure on peut geler ces accords pour permettre à l’entreprise de souffler.

On ne peut pas dépenser plus que ce que l’on gagne, l’entreprise est à la limite», a-t-il dit dans une émission d’une chaîne de télévision privée. Le bilan opérationnel est négatif, mais le bilan global financier reste équilibré. La compagnie a néanmoins un surplus de personnel et le recrutement a été gelé aussi.

Air Algérie non concernée par la privatisation

Dans ce contexte, Abdelghani Zaalane, ministre des Transports et des Travaux publics, a catégoriquement démenti, mardi dernier, qu’Air Algérie soit concernée par la privatisation. Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), a déclaré à plusieurs reprises son désir de libéraliser le secteur de l’aviation civile en ouvrant le capital de la compagnie aérienne publique Air Algérie, mais cette volonté va à l’encontre des positions des employés de la compagnie, soutenues par les décideurs du pays.

M. Zaalane a déclaré que les autorités algériennes sont déterminées à développer la flotte aérienne et à moderniser le secteur de l’aviation civile dans le cadre d’une stratégie à long terme, appelant les employés de la compagnie aérienne algérienne «à coopérer avec la direction de l’entreprise».

Selon des politiciens, le gouvernement algérien refuse de répéter le scénario de privatisation du secteur de la navigation aérienne en raison des répercussions du scandale de l’homme d’affaires Rafik Abdelmoumen Khalifa. Selon le magazine américain Forbes, Air Algérie a commencé à planifier la prochaine phase de développement de sa flotte, avec des études initiales concluant à la nécessité de disposer de 35 avions «essentiellement à fuselage étroit» d’ici 2025. Une quinzaine d’avions seront utilisés pour l’expansion nette de la flotte, tandis que les 20 autres remplaceront les modèles vieillissants.Actuellement, Air Algérie possède 58 appareils, à savoir 35 Boeing, 15 ATR et 8 Airbus A330-200.

Parmi les 20 avions qui devaient être retirés, Bakhouche Alleche a confirmé que 8 seront des ATR 72-500. Il a indiqué que les C Series Bombardier, les ATR 72-600 et les modèles Embraer seront évalués pour d’éventuels remplacements. Interrogé sur le développement des liaisons aériennes, le directeur général a déclaré que le Tchad, le Cameroun, le Gabon et d’autres pays d’Afrique centrale sont sur son radar. La compagnie aérienne souhaite également commencer des vols vers New York, mais ne peut le faire avant que l’Autorité de l’aviation civile algérienne ne soit certifiée par la Federal Aviation Administration des Etats-Unis.

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