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Stellantis : une grève « historique » contre la chute de la production en Italie

18 octobre 2024 - 20 h 18 min

Rome, le 18 octobre – L’Italie a connu ce vendredi une journée de mobilisation sociale inédite dans le secteur automobile. Des milliers de salariés de Stellantis, le géant né de la fusion de Fiat Chrysler et de PSA, ont manifesté dans les rues de la capitale pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et la désindustrialisation du pays.

Cette grève, qualifiée d' »historique » par les syndicats, a rassemblé environ 20 000 personnes, selon leurs estimations. Les manifestants, venus de toute la péninsule, ont défilé au son des tambours et des sifflets, exprimant leur colère face à la réduction de la production et à l’incertitude qui plane sur l’avenir de leurs emplois.

 

Les syndicats accusent Stellantis de « désengagement » envers l’Italie, reprochant au constructeur de privilégier d’autres marchés et de ne pas investir suffisamment dans les sites de production italiens. Ils réclament des garanties sur l’emploi et le lancement de nouveaux modèles pour relancer l’activité.

« C’est une véritable crise industrielle que nous traversons », a assuré à l’Agence France-Presse (AFP) soulignant l’importance de défendre l’emploi dans un secteur qui a longtemps été le moteur de l’économie italienne.

 

Si les syndicats se félicitent d’un taux de participation très élevé, atteignant jusqu’à 100% dans certaines usines, Stellantis avance des chiffres nettement plus faibles, avec une moyenne de 8,8% d’adhésion à la grève. Le constructeur assure que la production n’a pas été significativement perturbée.

Ces divergences de chiffres témoignent de la tension qui règne entre les deux parties. Les syndicats dénoncent une volonté de minimiser l’ampleur de la mobilisation, tandis que Stellantis met en avant sa détermination à maintenir l’activité.

 

Cette grève intervient alors que l’industrie automobile est en pleine mutation, avec la transition vers les véhicules électriques. Les syndicats craignent que cette transformation ne se fasse au détriment de l’emploi en Italie, où les usines sont encore très spécialisées dans la production de moteurs thermiques.

Le gouvernement italien est appelé à jouer un rôle de médiateur dans ce conflit social. Il devra trouver des solutions pour préserver l’emploi dans le secteur automobile tout en accompagnant la transition énergétique.

 

Cette grève historique marque une nouvelle étape dans les tensions sociales qui traversent l’Italie. Elle met en lumière les difficultés auxquelles est confronté le secteur automobile, confronté à la fois à la mondialisation et à la transition énergétique. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’industrie automobile italienne et l’emploi des milliers de salariés qui en dépendent.

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