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Routes : Défaut de planification, malfaçons, saturation…

encombrement les bananier algerie
26 novembre 2016 - 7 h 28 min

Le problème des embouteillages à Alger n’est toujours pas résolu ! Il suffit que quelques gouttes de pluie tombent ou qu’un accident de la route survienne pour que le déplacement dans la capitale Alger devienne quasi impossible.

Pourtant, afin de venir à bout de ce phénomène, plusieurs initiatives ont été prises et différents projets sont en cours. Lundi dernier, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, avait affirmé que les projets de rocades et de doublement de voies qui sont en cours de réalisation dans la wilaya d’Alger dans le cadre du Plan stratégique d’aménagement de la capitale permettront de fluidifier la circulation.

Soulignant que l’avancement des travaux de réalisation des différents projets en cours était tributaire de la levée progressive de nombre d’entraves. Parmi ces projets, le wali Zoukh a présidé le lancement de la construction des rocades et doublements de voies au niveau des communes de Oued Koriche, Beni Messous, Dély Ibrahim, El Biar et Ben Aknoun.

La semaine passée, après l’affaissement de la chaussée qui a lieu aux Deux Bassins au niveau de l’autoroute de Ben Aknoun, vendredi soir l’accès au centre-ville d’Alger a été fermé durant les deux journées de samedi et dimanche, ce qui a pénalisé les automobilistes de la banlieue. «J’habite à Baba Ahcène, et dimanche je n’ai pas pu me rendre à mon travail au 1er Mai.

Samedi aussi j’étais dans l’obligation d’annuler tous les plans week-end de mes enfants à cause de la route coupée et des embouteillages», témoigne Nouara. Pour elle, «cette situation est honteuse… on a une capitale avec un seul axe et il suffit qu’un simple incident arrive et toute la région se retrouve paralysée». Les causes de cette situation ?

Selon le directeur des travaux publics de la wilaya d’Alger, Abderrahmane Rahmani, «suite à l’éclatement d’un vieux compteur d’assainissement qui se situe à 10 mètres de profondeur, les services des travaux publics ont fermé des axes routiers pour permettre aux services de l’hydraulique d’achever les travaux qu’ils ont commencés il y a six mois de cela», précisant que ces derniers ont un plan d’intervention, mais ne l’appliquent que sur des réseaux très anciens. Et d’ajouter : «Nonobstant l’incident qui s’est produit, l’axe routier est déjà saturé ! Nous avons deux routes à quatre voies et le nombre de véhicules qui circulent dans la capitale est très important.

La solution est ailleurs, dans d’autres modes de transport comme le métro et le tramway…», moyens qui, jusqu’à aujourd’hui, n’existent pas dans la grande partie de la capitale qui est concernée par le problème des embouteillages. En attendant, M. Rahmani rassure les citoyens et affirme que «le tramway est prévu à Bir Mourad Raïs et d’autres projets sont attendus à Chéraga… On ne peut pas faire des déviations à tout point de route, mais on essaie de gérer selon ce que nous avons comme solutions et moyens».

Incivisme

Plus encore, Abderrahmane Rahmani pointe du doigt les conducteurs qui, à son goût, manquent de «civisme» ! «Cette situation est aussi une question de civisme. Parfois, deux personnes travaillant au même endroit viennent chacun avec son propre véhicule», lance-t-il. Abdelkrim Chelghoum, professeur en génie parasismique et numérique et président du Club des risques majeurs, parle du manque d’un plan d’urgence ou de crise. «Quand il n’y a pas de déroulement d’un processus d’intervention et de gestion de la situation de crise, on se retrouve avec toute la capitale fermée et paralysée, comme c’était le cas vendredi dernier après la catastrophe à Deux Bassins. Cette situation prouve l’indigence des pouvoirs publics, c’est-à-dire leur incapacité de gérer une situation de crise. Imaginez si un gros séisme frappe Alger, comment ils vont gérer ça ?»

Et d’ajouter : «Au lieu de mettre en place une commission nationale de spécialistes pour gérer les catastrophes, la situation près-catastrophe, co-catastrophe et post-catastrophe — ce sont des spécialités et du savoir-faire — malheureusement la situation est gérée par un wali, une administration ou un ministre. Alors, la solution qu’on peut donner aujourd’hui est que l’Etat se désengage de la gestion des catastrophes parce qu’il n’a ni les compétences, ni la formation, ni l’expérience pour le faire. Il faut laisser cela aux spécialistes et aux gens de la profession.»

En ce qui concerne l’état des routes, le directeur des TP d’Alger assure qu’«elles sont aux normes, mais il faut qu’on fasse plus dans l’entretien, qui n’est fait qu’une fois tous les 5 ans». Sur cet axe, Abdelkrim Chelghoum n’est pas tout à fait d’accord. Pour lui, si la route était bien faite et que toutes les conditions étaient respectées dans la construction, il n’y aurait pas eu de mouvement de sol. «La catastrophe qui s’est produite vendredi dernier à Deux Bassins prouve clairement la vulnérabilité de toutes les constructions dans ce pays. Ce qui s’est produit est un mouvement de sol, parce que la région est traversée par un ancien oued, l’oued Lakhal.

Et dans toutes les réglementations universelles, les constructions qui traversent des oueds doivent tenir compte de plusieurs considérations techniques et de dispositions draconiennes. L’effondrement d’un corps de chaussée prouve que toutes ces dispositions indispensables pour assurer la sécurité des ouvrages n’ont pas été respectées», explique le professeur. Sans oublier d’interpeller que les mouvements de sol et de terrain sont des mouvements évolutifs et peuvent se reproduire dans dix ans ou même dans vingt ans. «Concernant le réseau routier, on s’est aperçu qu’on a construit la seule autoroute au monde qui ne répond pas aux normes et… la plus chère au monde.

La moyenne du kilomètre d’autoroute de la même dimension que celle qui a été réalisée ici, avoisine 2 millions de dollars alors que la nôtre, dans l’état où elle est, avoisine les 14 millions de dollars. C’est pratiquement sept fois le coût pour une route coupe-gorge qui compte aujourd’hui plus de 200 points noirs le long de son trajet. Tout ça, parce qu’il n’y a pas eu d’étude approfondie du sol ni d’étude correcte du corps de chaussée. Tout a été fait à la va-vite !» déplore le spécialiste.

Ryma Maria Benyakoub – El Watan


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