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Rachid Nadil, P-DG de Naftal, à “Liberté” “Vers la généralisation du GPL carburant”

18 janvier 2018 - 9 h 12 min

Dans cet entretien, le premier responsable de la filiale à 100% de Sonatrach fait le point sur la mise en œuvre du plan de développement de Naftal. Il aborde les efforts de la compagnie en matière de généralisation de la consommation du GPL carburant et le projet de mise à consommation du gaz naturel carburant (GNC).

Liberté : Où en est la mise en œuvre du plan de développement de Naftal ?

Rachid Nadil : Le premier axe de ce plan est l’extension des capacités de stockage. Il s’agit d’améliorer l’autonomie en terme de stockage de carburants qui doit passer de six jours à 30 jours. L’autonomie actuelle est de 10 jours. On veut, en outre, faire passer l’autonomie en GPL (butane et propane) de 6 jours à 10-12 jours. Dans le GPL, il y a le vrac et le conditionné. Pour le vrac, on a une autonomie de 6 jours qu’on veut faire passer à 10 jours. Dans le conditionné (bouteilles), on a une capacité de 2 jours. Ce qu’on va réceptionner en 2018, va nous mener à une autonomie de 20 jours à fin 2018 en carburants. Naftal prévoit la construction de bacs qui vont renforcer les capacités de stockage. La capacité de stockage actuel de carburants est de 600 000 tonnes. La capacité de stockage supplémentaire prévue est de 1 400 000 tonnes afin d’atteindre un volume de stockage de 2 millions de tonnes de carburants à l’horizon 2021.

Que fait Naftal pour réduire la tension sur le butane ?

Pour le gaz butane, il faut savoir qu’on prépare la campagne hivernale bien avant. Elle commence au printemps. On dresse un bilan pour savoir ce qui a bien fonctionné, pour le renforcer, et ce qui a mal fonctionné, pour le corriger. On organise des réunions avec les présidents d’APC et les directeurs de l’énergie pour déterminer les localités qui deviennent inaccessibles à cause de la neige. On constitue, en été, des stocks de bouteilles de butane entreposées dans les aires de stockage de ces APC qui seront utilisées durant les périodes de froid, quand les routes sont coupées.

Actuellement, Naftal n’enregistre pas de tension sur le butane, à ma connaissance. Il y a cependant quelques cas isolés de tension sur le butane. Dans certaines localités, à cause de la spéculation, le prix de la bonbonne est passé de 200 à 1 000 DA. Les zones où la demande est forte en gaz butane sont les Hauts-Plateaux, notamment Tiaret, Djelfa, Tissemsilt, les Aurès et la Kabylie. Les besoins sont de 300 000 bouteilles/jour en été et 650 000 en hiver. On produit aujourd’hui 650 000 bouteilles/jour. Et on en a injecté 300 000 neuves sur le marché. On a une autonomie de deux jours.

Comment Naftal compte concrétiser l’objectif du gouvernement de convertir 500 000 véhicules au GPLC à l’horizon 2021 ?

C’est le second axe du plan de développement de Naftal.

Naftal dispose d’un stock de sécurité de 2 jours en GPLC. De plus en plus d’automobilistes, avec l’augmentation des prix des carburants, sont incités à convertir leur véhicule en GPLC. Un kit Sirghaz coûte 70 000 DA chez le privé, 55 000 DA chez Naftal.

On a réalisé une étude qui montre que l’automobiliste récupère ses frais d’équipement en trois mois en consommant du GPLC qui est presque cinq fois moins cher que l’essence. Dans l’équipement du véhicule en carburation GPL, il y a la bonbonne ou le réservoir et le kit. On peut faire appel à des entreprises comme BAG, ENCC, MAGI, CRMétal pour couvrir la demande locale. Quant au kit, il est importé. Naftal est en discussion avec les Italienss et les Polonais pour construire une usine de kits. L’ambition du gouvernement est de parvenir à la conversion de 500 000 véhicules d’ici à 2021. Ces véhicules rouleront au GPLC.

La capacité de Naftal sera en 2018 de 30 000 véhicules/an, soit 1/3 de la capacité totale. En 2017, Naftal a réalisé la conversion de 18 000 véhicules.

Le parc actuel compte 280 000 véhicules qui roulent au GPL.

Dans cet axe du plan de développement de Naftal, notre entreprise qui dispose de 44 centres de conversion, a l’intention d’en construire une quarantaine d’ici à 2021. Concernant les rendez-vous pour les conversions, il n’y a plus de problèmes à ma connaissance. En moyenne, il faut deux à sept jours pour obtenir un rendez-vous à Naftal, contre 20 jours auparavant. À Alger, le rendez-vous peut être obtenu le jour même. Naftal a signé aussi des conventions avec l’Ansej pour former des jeunes gratuitement en vue de la création par ces derniers de centres de conversion.

Naftal aide financièrement ces jeunes promoteurs à créer leur entreprise dans ce créneau. Ils deviendront des agents agréés de Naftal. L’Algérie compte 2 400 stations-service dont 700 assurent la distribution du GPLC. L’objectif est de passer d’une station sur deux assurant le service distribution du GPLC, contre trois actuellement. En d’autres termes, 1 200 stations seront équipées pour commercialiser le GPLC. Les pouvoirs publics ambitionnent de disposer d’une station-service équipée pour le GPLC tous les 15 kilomètres à l’horizon 2021.

Dans son plan de développement, Naftal a des projets de pipes destinés à sécuriser l’approvisionnement du pays. À quel stade de réalisation se situent ces projets d’infrastructure ?

Ces pipes font partie du programme d’extension des capacités de stockage de Naftal.

Naftal est chargée de réaliser le pipeline qui doit relier la raffinerie de Skikda à Alger et qui mettra fin au cabotage de carburants depuis le port de Skikda. Ce projet sera réceptionné dans deux ans. Il évitera toute tension sur les essences, en particulier sur le gasoil au centre du pays. Ce plan prévoit également un pipe de transport de GPL Arzew-Alger.
Il est à l’étude.

Où en est le programme de rénovation des stations-service ?

Le programme de rénovation et de renforcement du réseau de stations constitue le troisième axe du plan de développement de Naftal.

Premier axe concernant les stations-service, le relooking des stations. Il faut savoir que les points de vente agréés (PVA), des stations privées mais qui travaillent sous le logo de Naftal au nombre de 1 800, font partie du réseau Naftal. Nous disposons de 700 stations en gérance directe (350 GD) ou en gérance libre (360 GL louées à des privés qui assurent la gestion sous le logo Naftal).

On enregistre 70 stations privées qui ne travaillent pas sous le logo Naftal. Il faut savoir également que Naftal n’exerce pas le monopole de la distribution de gros de carburants. Cette activité a été ouverte au secteur privé. On recense 11 intervenants privés qui s’approvisionnent auprès des raffineries comme Naftal et qui distribuent les carburants aux stations-service privées. Ces distributeurs privés accaparent 9% des parts de marché dans la distribution des carburants.

Il y a, actuellement, une concurrence entre Naftal et ces grossistes privés. Naftal a pour mission de rénover son réseau de stations-service. L’entreprise a terminé la rénovation du réseau propre à Naftal (GL-GD). Elle passe au relooking des stations PVA. Dans ce programme concernant les stations-service, la construction de nouvelles stations (400) constitue le second axe. L’objectif est de passer d’un réseau propre de 700 stations-service actuellement à 1 100 dans dix ans.

Quelles sont les autres actions entreprises dans le cadre de ce plan de développement ?

On est en discussion très avancée avec un grand partenaire en vue de créer une unité de blending qui va couvrir le marché national en lubrifiants et dégager des quantités à l’exportation. On est également en négociations pour un partenariat pour la collecte et la régénération des huiles usagées qui seront exportées. Pour les bitumes, on a en projet une nouvelle usine d’enrobé d’une capacité de 30 000 tonnes/an.

Naftal a-t-elle étoffé son réseau de stations-service sur l’autoroute Est-Ouest ?

Sur 42 stations-service programmées par l’Agence nationale des autoroutes, Naftal a mis en service 29 stations. Six seront prêtes d’ici à juin 2018. On aura une station-service tous les 40 kilomètres sur l’autoroute Est-Ouest, la norme internationale est de 40 à 50 kilomètres. Il reste à réaliser 7 stations-service entre Constantine et Annaba. Le démarrage des travaux de ces stations bute sur le choix des terrains. Les assiettes proposées jusqu’ici par l’ANA ne nous semblent pas appropriées. On compte mettre en service le 24 Février deux grands hypermarchés à Meftah à proximité de la voie menant à l’autoroute Est-Ouest où Naftal compte réaliser six motels d’une capacité de 40 lits chacun.

Naftal a-t-elle avancé dans le projet de généralisation du gaz naturel carburant ?

Il existe une seule station-service où Naftal a mis en place un volucompteur qui distribue le gaz naturel carburant (GNC). Elle est située à Rouiba, 5 bus de l’Etusa roulent au GNC. Le projet consiste à alimenter en GNC une flotte de 100 bus de l’Etusa. Il est au stade de balbutiements à cause de problèmes juridiques et de prix. Avec le prix proposé pour le GNC livré par Sonelgaz à Naftal, on vend à perte. L’ARH est en train de régler ce problème.

Un dernier mot ?

Pour tout ce programme, il faut adapter l’organisation et former le personnel. Il convient d’adapter notre système d’information. Je pense que Naftal doit se doter d’un système d’information intégré. Sa mise en place est en cours de réalisation, en collaboration avec la société mère. Naftal mettra tous les moyens pour rendre le GPLC accessible et disponible. Nous avons l’ambition d’offrir aux automobilistes un réseau de stations-service comparable en qualité aux réseaux de stations-service en Europe.

On va améliorer l’accueil et parfaire la qualité de service au niveau de toutes les stations particulièrement dans les stations autoroutières. On travaille aussi sur l’adaptation de nos TPE sur nos stations-service. Au courant du second trimestre, les clients particuliers notamment pourront utiliser la carte de paiement interbancaire CIB pour payer les carburants à la pompe. À noter que Naftal a financé son plan de développement en partie grâce à des emprunts auprès du Trésor, et en partie grâce à l’autofinancement. Elle a déjà consommé, jusque-là, 100 milliards de dinars. Son chiffre d’affaires en 2017 a atteint 390 milliards de dinars, ce qui fait de Naftal la seconde plus grande entreprise du pays.


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