GRÈVE DES TRANSPORTEURS DANS LA GARE DE BÉNI DOUALA La gare intermédiaire à l’abandon

L’état de ces lieux est plus grave que dans toutes les stations conçues dans le cadre du nouveau plan de transport de Tizi Ouzou.

Les transporteurs assurant les liaisons à partir de la station de Béni Douala étaient en grève hier durant toute la journée. Leur mécontentement, ils l’ont d’ailleurs exprimé de la manière la plus ostentatoire. Une opération escargot a rassemblé tous les bus assurant les navettes de cette gare au niveau de la plus grande avenue de la ville de Tizi Ouzou, hier dans la matinée avant que ces autobus privés ne sillonnent et ne rejoignent la gare intermédiaire de Boukhalfa pour un grand rassemblement.

Approchés, ces derniers évoquaient une multitude de problèmes vécus au niveau de la gare intermédiaire de Béni Douala. En fait, les transporteurs reprochaient aux services concernés au niveau de la wilaya de les avoir abandonnés dans des conditions déplorables. Les lieux, gare de Béni Douala, étaient jonchés de détritus donnant l’air d’être une décharge à ciel ouvert. Le même état de délabrement touche également les infrastructures inhérentes au bien-être des voyageurs. Même les abribus sont dégradés.

L’organisation des transporteurs a permis à ces derniers d’exprimer leur colère qui n’est cependant pas spécifique à leur station. C’est le même constat déplorable qui est fait au niveau de la station intermédiaire de Ouaguenoun. L’état de ces lieux est plus grave que toutes les stations conçues dans le cadre du nouveau plan de transport de la ville de Tizi-Ouzou lancé il y a deux années. Cette station, qui assure le relais entre les transporteurs de plusieurs communes du versant Nord vers la ville est en état de clochardisation avancé. Le manque d’organisation des transporteurs empêche toute action de protestation en vue de l’amélioration des conditions de travail.

En fait, même si celles-ci sont pénalisantes, il convient de signaler que c’est le voyageur qui est le plus touché. Par ailleurs, notons que ces stations aménagées dans le cadre du plan de transport spécial pour la ville de Tizi Ouzou n’ont pas été prises en charge convenablement. A peine lancé, le plan a montré ses limites.

Ces gares intermédiaires sont hélas les premières victimes à payer le prix de l’échec. Elles ont été abandonnées. Le plan de transport pèchait en fait, selon les connaisseurs, par son manque de pertinence. Connaissant le schéma de déplacement des populations de la wilaya, les concepteurs devaient prendre en compte l’organisation non seulement de ces gares mais aussi des arrêts de départ des transporteurs au niveau des communes. Cette lacune a d’ailleurs fait que l’organisation des transporteurs dans ces stations intermédiaires est quasiment impossible.
A présent, en plus de l’état de délabrement, une grande anarchie règne dans le service en soi. Les voyageurs de certaines communes sont abandonnés dans les gares à partir de 17h.

Et en la matière, ce sont les transporteurs de Boudjima qui détiennent le record. Travaillant dans l’anarchie totale, les voyageurs de cette commune se retrouvent à attendre sur les quais tous les jours. L’unique solution qui puisse sauver ce plan de transport qui a coûté plusieurs milliards au Trésor public est l’organisation des arrêts à travers les communes. Car en organisant les navettes depuis les points de départ, il devient possible d’organiser les points d’arrivée qui sont les gares intermédiaires construites à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou. Le voyageur pourra ainsi profiter du nombre largement élevé des transporteurs.