Association « Tariq Essalama » : Une pensée pour les victimes de la route

À l’occasion de la Journée mondiale du souvenir des victimes d’accidents de la circulation, l’association «Tariq Essalama» de la wilaya de Béjaïa a organisé, samedi dernier, une journée de sensibilisation à la sécurité routière, avec la participation de la sûreté de la wilaya, la Gendarmerie nationale, la Protection civile, le Croissant-Rouge algérien, la direction des transports et l’association Solidarité don de sang.
 Plusieurs activités étaient au programme de cette manifestation, à commencer par une exposition de photos et de statistiques des accidents de la route enregistrés, un mini-circuit et des tests d’éducation routière pour enfants, des tests de code de la route, des projections de vidéos d’accidents et conseils de conduite destinés au public, des séances de secourisme avec le geste qui sauve et le calcul de l’acuité visuelle des conducteurs. Parallèlement, il a été organisé une conférence animée par le président de l’association nationale «Tariq Essalama», Mohamed Lazouni. Les organisateurs de cette louable initiative ont organisé une rencontre avec les familles des victimes d’accidents de la circulation, et allumé une bougie à leur mémoire.
Certes, la présence du «Policier invisible» et animateur des émissions sur la prévention routière, Mohamed Lazouni, a drainé la grande foule, venue spécialement le découvrir, le rencontrer sur le terrain et écouter ses conseils sur la prudence et la sécurité routières. À cet effet, M. Lazouni souligne que «cette manifestation est une initiative de l’ONU.
Il y a longtemps que nous avons décidé d’inviter tous les pays à lancer des opérations à longueur d’année. Mais, chez nous, ça n’a pas l’air de bouger, à part que nous avons le Centre national de prévention routière. L’initiative d’aujourd’hui est lancée dans plusieurs wilayas.
L’humanité subit chaque année une catastrophe humaine, des millions de morts par accident de la route. Donc, chaque année et le troisième dimanche du mois de novembre, tous les pays devraient commémorer et avoir une pensée à l’égard des victimes de la route. Uniquement en Algérie, on dépasse les 4.000 morts chaque année ; si l’on compare avec le nombre de la population et le nombre du parc, c’est trop». L’orateur explique le choix porté sur la wilaya de Béjaïa : «Pourquoi ma présence à Béjaïa ? En premier lieu, en tant que policier, j’ai exercé ici dans le passé. Ensuite, l’association «Tariq Essalama» de Béjaïa est l’une des plus actives, performante par rapport aux autres associations des autres wilayas et qui prend de louables initiatives.» Abordant les causes de ces hécatombes routières qui endeuillent chaque jour des milliers de familles, M. Lazouni poursuit : «Il y a trois paramètres de l’accident : l’homme, le véhicule et l’environnement.
Mais, en général, c’est l’homme qui doit s’adapter au véhicule qu’il conduit et à l’environnement. Le conducteur doit adapter la vitesse de son véhicule en fonction de l’état de la route. Tous ces facteurs qui causent des accidents et les motifs que trouvent les gens pour justifier l’accident nous montrent l’absence de la culture de conduite. D’autres facteurs peuvent également en être la cause, comme l’absence de signalisation  routière. Car il faut placer la plaque là où il faut, et ne pas improviser. Pour placer une plaque, il faut un texte législatif, c’est une action étudiée. À travers votre journal, j’interpelle, encore une fois, le ministère de l’Éducation nationale qui, depuis 1987, à travers l’article 21 de la loi 87/09, stipule l’introduction de la sécurité routière dans l’enseignement scolaire. 29 ans après, ça n’a jamais été appliqué.» «Il faut que le conducteur vive avec la peur de l’accident, mais également avec la peur de la contravention du policier ou du gendarme. Il faut une éducation. Il y a aussi les auto-écoles. Je suggère que le conducteur, pour un permis poids lourd, subisse un test psychologique.
À titre comparatif, le pilote d’un Fokker de 40 places doit avoir un bon niveau d’instruction, soumis à des examens médicaux, alors que le risque dans l’air est moindre. Dans le même temps, on donne le permis de conduire à un chauffeur de 25 ans, sans instruction, pour qu’il s’aventure avec un bus de 60 passagers à bord.
C’est inadmissible et incompréhensible ! Le moniteur de l’auto-école doit avoir une licence. J’ai toujours proposé à ce que la formation professionnelle d’un conducteur doive passer par un centre de formation professionnel. 35% des accidents sur les autoroutes sont le  fait de la somnolence. C’est le facteur humain qui en est la cause. Donc, après deux à trois heures de conduite, le chauffeur doit observer une petite pause avant de reprendre la route», conclut M. Lazouni, avec ces conseils qui peuvent sauver des vies humaines.

El Moudjahid.